Les émotions et nous

Nous aimons croire que nous sommes des êtres rationnels, capables de prendre des décisions logiques, réfléchies, mesurées. Mais en réalité, nous sommes avant tout des êtres d'émotions. Nos décisions naissent rarement de notre raison — elles sont d'abord impulsées par ce que nous ressentons.

CONSCIENCE

Samira DARKAOUI

10/9/20253 min read

Émotion et raison,
Émotion et raison,

Les émotions et nous

Parce qu'avant de penser, nous ressentons

Nous aimons croire que nous sommes des êtres rationnels, capables de prendre des décisions logiques, réfléchies, mesurées.
Mais en réalité, nous sommes avant tout des êtres d'émotions. Nos décisions naissent rarement de notre raison — elles sont d'abord impulsées par ce que nous ressentons.

Sinon, pourquoi achetons-nous parfois des objets dont nous n'avons absolument pas besoin ?
Pourquoi envoyons-nous un message qu'on regrette 3 minutes plus tard ?
Parce que notre esprit suit souvent l'élan instinctif de conservation, celui qui cherche avant tout à nous protéger, même lorsqu'il croit mener la danse.

Et non, ce n'est pas un problème.
Le véritable problème, c'est croire que nous sommes rationnels.
Car tant que nous entretenons cette illusion, nous restons aveugles à nos propres automatismes — et parfois, nous fonçons droit dans le mur... en pensant "agir avec raison".

Nous fonctionnons sous le coup de nos émotions

Chaque émotion est une réponse immédiate du cerveau et du corps à une situation vécue.
Elle colore nos perceptions, influence nos choix et détermine souvent notre manière d'agir.

Reconnaître que nous fonctionnons sous le coup de nos émotions, c'est faire le premier pas vers une meilleure connaissance de soi.
Ce n'est pas une faiblesse, c'est de l'intelligence.
Car plus nous comprenons comment nous réagissons, plus nous pouvons choisir comment répondre.

Et c'est là toute la nuance :

"Plus nous gérons nos émotions, plus nous apportons une réponse juste au réel."

Pensée et émotion : un duo inséparable

Une émotion ne naît jamais seule.
Elle est toujours liée à une pensée, une interprétation, une croyance - et inversement.
Il suffit parfois d'une seule idée, d'une phrase intérieurs, pour déclencher une vague émotionnelle.

Prenons un exemple simple : si quelqu'un ne répond pas à votre message, la pensée "il m'ignore" peut générer de la frustration, de la colère ou de la tristesse.
Mais si la pensée devient "il est occupé", la tension émotionnelle disparaît aussitôt.

Ce couple pensée-émotion guide toute notre expérience humaine.
Et c'est en apprenant à observer et à gérer ce lien que nous reprenons le pouvoir sur nos réactions.

Attention au piège de l'hypercontrôle

Comprendre et accueillir nos émotions ne signifie pas les surveiller à chaque instant.
Sinon, on finit par se transformer en analyste de soi-même à plein temps — et avouons-le, ce serait épuisant !

Imaginez devoir vous demander :

"Qu'est-ce que je ressens, là, en train d'éplucher mes carottes bio ou de chercher mes chaussettes ?"

Non, vraiment, la vie ne demande pas autant de recul pour faire un café, sortir les poubelles ou s'amuser avec des amis.
L'objectif n'est pas de devenir un robot de conscience émotionnelle, mais simplement d'apprendre à reconnaître ce qui mérite d'être écouté.

Nous n'avons pas besoin de tout analyser, seulement ce qui nous bloque, ce qui nous empêche d'avancer ou nous fait souffrir.
Le reste, ce sont nos petits travers, nos contradictions, nos maladresses...
Et c'est très bien comme ça.

Au fond, nos imperfections ne participent-elles pas également à notre charme ?
Elles font de nous des êtres authentiques, spontanés, vivants.
On ne travaille pas pour devenir parfait, on travaille pour être libre de nos schémas limitants, et c'est déjà pas mal !

"Le but n'est pas de contrôler — encore — qui nous sommes, mais d'apprendre à vivre en paix avec tout ce que nous sommes."

En résumé
  • Nous sommes avant tout des êtres émotionnels, non rationnels.

  • Chaque émotion est le miroir d'une pensée et le reflet d'un besoin.

  • Les reconnaître, c'est déjà reprendre le pouvoir sur sa vie.

  • L'important n'est pas de tout maîtriser, mais comprendre ce qui compte vraiment pour soi.

Le travail sur les émotions n'est donc pas un exercice de contrôle, mais bien un acte de lucidité et d'amour.

Il ne s'agit donc pas de devenir lisse, mais de redevenir entier.