Les émotions

On parle souvent de nos émotions, mais sait-on vraiment ce qu'elle sont ? Elles surgissent sans prévenir, parfois légères, parfois envahissantes. Elles nous traversent, nous touchent ou nous bouleversent...

ÉMOTIONS

Samira DARKAOUI

10/13/20255 min read

a woman holding a heart in front of a circle of emoticions
a woman holding a heart in front of a circle of emoticions

Les émotions

Parce qu'elles sont le langage le plus sincère de notre humanité.

On parle souvent de nos émotions, mais sait-on vraiment ce qu'elle sont ?
Elles surgissent sans prévenir, parfois légères, parfois envahissantes.
Elles nous traversent, nous touchent ou nous bouleversent... et pourtant, nous passons souvent notre vie à essayer de les contrôler, les éviter ou les comprendre sans vraiment y parvenir.

Toutefois, les émotions ne sont pas nos ennemies.
Et si les émotions n'étaient pas là pour nous perturber, mais pour nous parler ?

Une émotion, c'est avant tout un message chimique

Une émotion, avant d'être une idée ou un état d'âme, est une réaction du corps et du cerveau face à une situation perçue comme importante pour nous.
C'est une réponse biologique : un mélange d'hormones, de neurotransmetteurs et de sensations corporelles qui se déclenche pour nous informer de quelque chose venant de l'extérieur (ou d'un souvenir).

En d'autres termes, une émotion, c'est un message chimique.
Un signal instantané que notre organisme envoie avant même que notre mental ait le temps de formuler une pensée.

Elle nous dit :

"Quelque chose de significatif se passe pour toi maintenant."

Et c'est son seul rôle : nous avertir.

Le sentiment : quand l'émotion rencontre la pensée

L'émotion, à elle seule, est brute et spontanée.
Mais quand le mental entre en scène, elle devient un
sentiment.

"Émotion + pensée = sentiment"

Par exemple, la peur est une émotion.
Mais si j'ajoute la pensée "je ne vais pas y arriver", elle devient un sentiment d'impuissance.
C'est ainsi que nos émotions se teintent, se prolongent ou s'alourdissent :
Elles passent par le filtre de notre histoire, de nos croyances, de notre manière d'interpréter le monde.

Autrement dit, nos émotions nous traversent, mais nos pensées les façonnent.

Comme j'en ai parlé dans l'article "Les émotions et nous", le duo émotion-pensée est indissociable. Vous avez toujours une émotion et ce que vous en pensez, même si c'est inconscient.

Une émotion ne se contrôle pas — elle se reconnaît

Une émotion ne frappe pas à la porte pour demander l'autorisation d'entrer.
Elle arrive, tout simplement.
Elle fait partie de notre nature humaine, au même titre que la respiration.

Croire qu'on peut la contrôler, c'est comme vouloir empêcher une vague d'atteindre le rivage.
C'est inutile et épuisant. C'est même une des causes de nos souffrances.

En revanche, on peut choisir comment l'accueillir.
Car une émotion reconnue fait son travail — elle livre son message, puis se dissipe.
Alors qu'une émotion ignorée s'installe, se répète et se transforme en tension.

"Une émotion qu'on nie finit par s'exprimer autrement — dans le corps, dans le mental, et influence nos comportement."

La fausse idée des émotions "positives" et "négatives"

Depuis l'enfance, nous avons appris à classer émotions.
Les "positives", qu'il faut montrer.
Les "négatives, qu'il faut cacher.

"Ne pleure pas". (fragile)
"Ne te plains pas". (faible)
"Ne te réjouis pas trop". (vantard)
"Ne te mets pas en colère". (méchant)

Résultat : nous avons associé certaines émotions à la honte, la culpabilité ou la faiblesse, et d'autres à la bonté, la gentillesse ou la force.
Qualifier une émotion de positive ou négative, c'est poser une jugement de valeur dessus. Inconsciemment, nous attribuons une valeur morale à chacune de nos émotions, et c'est en partie ce qui nous pousse à nier "les mauvaises".

Et c'est ainsi qu'on finit par nous couper d'une part entière de soi.

Les émotions ne sont en réalité ni bonnes ni mauvaises.
Elles sont simplement agréables ou désagréables, et elles ont toutes une raison d'être.
Elles nous indiques ce qui est important pour nous ou ce qui a besoin d'attention en nous.

  • Le peur nous prévient d'un danger.

  • La colère défend une limite.

  • La tristesse accompagne une perte.

  • La joie montre ce qui nourrit notre être.

Elles sont le reflet de notre humanité vivante.

Accueillir ses émotions, c'est se réconcilier avec soi.

Dès lors que nous sortons d'une lecture binaire et dualiste du monde et de nous-mêmes, nous nous accordons à davantage nous comprendre qu'à nous juger. Accueillir nos émotions devient alors beaucoup plus simple.

Chaque émotion nous apporte une information, sur notre environnement, sur nous ou les deux.
Apprendre à observer, identifier, accueillir et comprendre une émotion, c'est un pas vers la maturité émotionnelle et la liberté intérieure.
Vous reprenez votre pouvoir et votre autorité intérieure. Vos comportements et réactions deviennent plus justes, plus adéquats au réel.

Prenons un exemple concret pour mieux comprendre :
Imaginons une situation du quotidien, quelqu'un vous coupe la parole pendant une discussion. La colère monte, mais au lieu de la refouler ou d'exploser, vous prenez instant pour l'observer. Cette émotion vous informe qu'une limite a été franchie, qu'un besoin de respect ou d'écoute n'a pas été satisfait. En prenant ce recul, vous pouvez choisir de reformuler calmement votre besoin au lieu de répondre sous le coup de la colère. C'est cela, reconnaître son émotion : transformer un réflexe en réponse consciente.

Reconnaître ses émotions, ce n'est donc pas les analyser à chaque instant ni chercher la signification de chaque ressenti au quotidien, comme on l'a vu dans l'article "Le travail sur soi : un retour vers son pouvoir intérieur".
Il s'agit simplement d'apprendre à identifier ce qui, dans une situation, vient toucher quelque chose d'important en nous.

Nos imperfections ne sont pas forcément des erreurs à corriger, mais des nuances qui donnent de la couleur à notre être.

"On ne travaille pas sur soi pour devenir parfait, on apprend à être en paix avec tout ce que l'on est."

En vérité...

Les émotions nous donnent une indication sur nôtre environnement : s'il y a un danger ou si l'on se sent en sécurité, si l'on aime ou non telle personne, tel endroit, etc.

Mais attention, les émotions ne nous disent pas toujours la vérité sur le monde. Elles peuvent aussi nous révéler une vérité sur nous-mêmes qui influence de façon inadéquate notre perception du réel.
Par exemple, avoir peur de prendre la parole devant un groupe de personnes alors qu'il n'y a pas de danger. Ici, la peur vient révéler une de mes croyances limitantes, créée par des expériences douloureuses de mon passé.

Elles sont donc également le miroir de nos besoins, de nos peurs, de nos désirs, de nos blessures parfois encore actives.
Et en les écoutant avec bienveillance, nous apprenons à mieux nous comprendre, à mieux nous aimer, et à vivre plus en accord avec nous-mêmes.

"Nos émotions ne sont pas nos ennemis... elles sont nos guides, nous apprenant à revenir vers ce qui compte vraiment et à retrouver l'équilibre en nous."

C'est dans cet équilibre intérieur que l'on fait le premier pas vers le développement de notre intelligence émotionnelle.